A l’heure de la pandémie, la place de l’homme en entreprise

On n’a pas le temps de cligner des yeux que le futur se dessine déjà devant nous. La pandémie a déclenché de profondes mutations au sein des entreprises, poussant les dirigeants à se réinventer dans l’organisation du travail et à accélérer la numérisation des tâches. Retour sur ces changements qui amènent les salariés à se questionner sur leur place dans cette nouvelle réalité.

 

1.    Accélération de l’automatisation  

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Fin 2020, le Word Economic Forum publie une étude sur le Covid et ses conséquences au sein des entreprises. Ce rapport démontre le rôle joué par la crise sanitaire dans l’accélération de l’automatisation des tâches. En plein cœur de la pandémie, 50% des employeurs veulent accélérer l’automatisation de certains rôles dans les entreprises notamment dans le traitement des données, la comptabilité, le soutien administratif et les travaux manuels. La pandémie a alors créé une cassure dans le fragile écosystème de l’emploi. Une disparité croissante s’est développée : la création de poste a chuté tandis que la destruction de fonctions s’est accélérée. La directrice générale au Forum Économique Mondial explique « L’accélération de l’automatisation et les retombées de la récession entraînée par la COVID-19 ont aggravé les inégalités existantes sur les marchés du travail. C’est un scénario de double perturbation qui présente un autre obstacle pour les travailleurs en cette période difficile. (…) Les entreprises, les gouvernements et les travailleurs doivent prévoir de travailler ensemble de toute urgence pour mettre en œuvre une nouvelle vision de la main-d’œuvre mondiale. » 

Le média Forbes ajoute, « 43% des entreprises interrogées indiquent être prêtes à réduire leurs effectifs en raison de l’intégration des technologies, 41 % prévoient de recourir davantage à des sous-traitants pour des tâches spécialisées et 34 % seulement prévoient d’augmenter leurs effectifs en raison de l’intégration des technologies. »

Les personnes les plus affectées par ces changements sont celles les plus défavorisés par la pandémie. L’OIT (Organisation internationale du travail) précise, en 2021, “71% de ces pertes d'emplois (81 millions de personnes dans le monde) relèvent de l'inactivité plutôt que du chômage, ce qui signifie que ces personnes ont quitté le marché du travail parce qu'elles n'étaient pas en mesure de travailler, peut-être en raison des mesures de restrictions liées à la pandémie ou, tout simplement, parce qu'elles ont cessé de chercher du travail”.

 Malgré cela, le Covid accélère l’adaptation des entreprises à un univers toujours plus concurrentiel. En 2025, il est prévu que l’emploi soit réparti plus équitablement entre les humains et les machines. Les machines se spécialiseront de plus en plus vers des emplois répétitifs tandis que les humains s’épanouiront dans des métiers où il faut être proactif et s’adapter rapidement. Des postes s’inventent et se renouvellent pour répondre aux besoins du secteur qui changent continuellement. En effet, dans 10 ans, 40 % à 60 % des offres d’emploi concerneront des métiers qui n’existent pas encore. 

 

2.   Développement d’une nouvelle culture d’entreprise avec le télétravail 

Avec un monde sur pause, les entreprises ont dû s’adapter et le télétravail s’est imposé. Coupés du monde, les salariés ont appris à organiser leur temps autrement. Beaucoup ont pris plus de temps pour eux, avec des rythmes de vie plus apaisés. Plus la pandémie s’étendait et plus le télétravail se généralisait. A tel point que selon une enquête de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), un quart des 96.500 accords d'entreprises signés en 2020 portaient sur le télétravail.

Pourtant, ce nouveau fonctionnement de travail présente des conséquences négatives sur le long terme. Certains employés ne s’y retrouvaient plus. Ceux qui télétravaillaient dans un petit appartement avec plusieurs personnes à charge n’ont pas eu le même confort de travail que ceux qui télétravaillaient dans une maison de campagne. La sphère professionnelle a totalement empiété sur la sphère privée. Au bout d’un an de télétravail, ces salariés se sont retrouvés dans un grand état de fatigue. Le manque d’interaction avec leur équipe leur a causé un manque de confiance. Les horaires sont devenus flexibles et l’envie de travailler s’est évaporé au profit de la procrastination.

Pour pallier ce manque de productivité et pour s’adapter aux besoins de chaque salarié, de nouvelles cultures d’entreprises ont émergés. Cette crise inédite a permis aux entreprises de développer des capacités de résilience à moyen et long terme. Maintenant plus que jamais, elles doivent opérer des changements organisationnels et culturels en adéquation avec une réalité environnementale qui évolue rapidement. Cela signifie notamment devoir être agile, développer de la proactivité, saisir de nouvelles opportunités et créer de la proximité dans le travail à distance. Ainsi, beaucoup d’entreprises ont choisi de progressivement équilibrer le télétravail avec le présentiel. Les scénarios possibles sont aussi variés que les réponses des entreprises aux questions d’autonomie de travail, de mobilité territoriale et de santé des employés. Dans certaines compagnies, des activités pour restaurer les liens sociaux sont organisées quand tout le monde est physiquement présent et dans le respect des mesures sanitaires.

 

3.  La crise, moteur de reconversion professionnelle

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La pandémie a créé un trou dans les emplois du temps. Isolé de leur vie d’avant, les employés ont enfin pris le temps de se poser et de réfléchir et les chiffres sont sans équivoque. Selon une étude de Hello Work, 1 salarié sur 2 a intensifié ses recherches depuis la crise en raison de l’envie d’un nouveau projet professionnel. 

La fondatrice de chez Garance&Moi, un cabinet dédié à la carrière des femmes, a également remarqué que 40% de demandes de reconversion professionnelle supplémentaires sont enregistrées chaque mois depuis mars 2020.

Les raisons de ce changement sont multiples. Pour Le site Nouvellesviespro.fr, qui a mené une étude sur l’impact de la crise sur nos carrières, les deux raisons pour lesquelles 50% des sondés décrivent la crise sanitaire comme moteur de reconversion professionnelle sont l’ennui et la quête de sens. En effet, selon l’enquête de la Dares publiée en mai 2021, 30% des travailleurs français se sentent inutiles dans leur travail. Nouvellesviespro révèle également que les motivations psychologiques et médicales sont devenues de plus grands facteurs de reconversion que la recherche d’une meilleure rémunération. 

Après un télétravail forcé, certains employés souhaitent également privilégier leur vie de famille et changent d’emploi. Dans les secteurs en crise, des employés cherchent à se reconvertir afin d’anticiper leur licenciement. Laurence Bichon, responsable "accompagnement des parcours", à l'Afpa (l'agence nationale pour la formation professionnelle pour les adultes) explique :  "On a des personnes qui savent que leur entreprise est en difficulté, des plans sociaux sont annoncés ou en passe de l'être", (…) On a donc des gens qui viennent nous voir en se disant 'je vais être licencié mais je profite du chèque qu'on me donne pour partir pour me lancer dans un projet de formation. En général, ces personnes-là avaient déjà un projet en tête. On ne se lance pas dans une reconversion du jour au lendemain". Afin de garder les potentiels fuyant, Karin Kimbrough, économiste en chef de LinkedIn, nous précise : « Alors que nous réfléchissons à des moyens d’améliorer les compétences ou d’assurer la transition d’une grande partie de la main-d’œuvre qui est sans emploi à la suite de la COVID-19 vers de nouveaux emplois plus sûrs pour l’avenir, ces nouvelles idées sur les transitions de carrière et les compétences requises pour les réaliser ont un potentiel énorme pour les dirigeants des secteurs public et privé ». (…) Si nous pouvons aider les individus, et les dirigeants qui dirigent le financement et l’investissement dans la main-d’œuvre, à identifier les petits groupes de compétences qui auraient un impact démesuré sur l’ouverture de parcours professionnels plus durables, nous pouvons faire une réelle différence dans la lutte contre les niveaux de chômage sans précédent que nous observons dans le monde ». 

 

« Nous sommes à la croisée des chemins. » gronde Guy Ryder, directeur général de l'OIT,  « L'un d'entre eux mène vers une reprise économique inégale, non-durable, une reprise teintée d'inégalités grandissantes et d'une instabilité croissante, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles crises", mais un autre chemin est possible, celui qui passe "par une reprise centrée sur l'humain afin de mieux reconstruire en donnant la priorité à l'emploi, aux revenus et à la protection sociale, au droit du travail et au dialogue social". Ainsi, grâce à des coachings personnalisés, Puls’Up aide les entreprises à investir massivement dans leur capital humain afin qu’elles se démarquent dans leur secteur d’activité.

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